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Prévention pour la sécurité du citoyen, définition des risques.

Introduction

Vols à l’arraché en plein jour, cambriolages en série dans des quartiers autrefois paisibles, escroqueries en ligne toujours plus sophistiquées… De nos jours, la sécurité du citoyen est plus que jamais au cœur des préoccupations.

Dans la dernière décennie, la France a connu une augmentation significative des violences physiques.

Les agressions ont augmenté de 60 %, passant de 379,5 pour 100 000 habitants en 2015 à 606,3 pour 100 000 habitants en 2022. Parallèlement, les violences sexuelles ont plus que doublé, passant de 52,2 pour 100 000 habitants en 2015 à 132,4 pour 100 000 habitants en 2022. Plus de 200000 cambriolages par an…

Ces chiffres traduisent une réalité préoccupante : l’insécurité s’est intensifiée, touchant de plus en plus de citoyens.

Le monde moderne peut parfois être une jungle, où l’instinct et les compétences protectrices restent une nécessité. Percevoir un danger, adapter son comportement, éviter l’imprévu : ces réflexes ancestraux, héritage de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, n’ont rien perdu de leur pertinence.

Comprendre les risques liés à l’insécurité

Les différents types de risques

Les risques liés à l’insécurité sont nombreux et variés. Bien qu’ils prennent des formes différentes, ils partagent tous un point commun : leur impact potentiel sur les victimes. Voici un aperçu des principales menaces auxquelles le citoyen peut être confronté.

Les agressions physiques et les violences: une menace protéiforme

Les agressions physiques sont l’une des manifestations les plus visibles et les plus redoutées de l’insécurité. Qu’elles soient préméditées ou opportunistes, elles peuvent survenir dans des contextes variés et toucher tout type de victime. Leur gravité oscille entre des atteintes légères et des violences extrêmes pouvant mettre des vies en danger.

Les agressions liées au vol

Ces agressions sont généralement motivées par la volonté d’obtenir par la violence un bien de valeur :

  • Le vol à l’arraché : un individu subtilise violemment un sac à main, un téléphone ou un bijou en passant à pied, à vélo ou en scooter.
  • Le vol avec menace ou usage de la violence : un agresseur intimide verbalement sa victime ou la frappe pour la contraindre à remettre ses biens, avec ou sans arme.
  • Le car-jacking : ce phénomène bien que peu courant en France semble toutefois en augmentation, c’est le vol de véhicule avec intimidation, violence ou par surprise, souvent au moment où le conducteur entre ou sort de sa voiture, cela peut être accompagné de ruses pour faire sortir le conducteur du véhicule avec les clés sur le contacte (mot ou billet sur le pare-brise, choc léger par un autre véhicule, piéton simulant un malaise ou un accident devant le véhicule…), le ou les agresseurs peuvent être armés ou pas.
  • Le home-jacking : aussi appelé saucissonnage en France, cette agression au domicile a pour but de forcer les occupants à remettre de l’argent, des objets de valeurs, des bijoux ou des codes de sécurité. Souvent armés, certains agresseurs n’hésitent pas à menacer, voir à avoir recours à la torture si nécessaire. Ce phénomène très inquiétant est en forte progression en France.
  • Le vol à la portière : méthode qui consiste à arracher un sac ou un téléphone par la portière où la fenêtre d’un véhicule immobilisé dans un embouteillage ou à un feu rouge. Vise particulièrement les femmes en voiture et peut s’accompagner de violences physiques notamment lorsque la passagère ou la conductrice tente de résister et s’accroche à son sac. L’agresseur peut être dissimulé à proximité d’un feu rouge ou surgir sur un scooter par exemple.
  • Les coupeurs de route : technique d’agression où des malfaiteurs contraignent un automobiliste à s’arrêter sur la route (en créant un faux accident , en dressant un obstacle ou à l’aide d’un véhicule intercepteur) pour le dépouiller ou voler son véhicule. Encore peu courante en France, cette agression semblant sortir tout droit du Moyen Âge, le phénomène des coupe-routes paraît toutefois prendre pied en France, notamment outre-mer, potentiellement par effet d’imitation de criminels africains (continent où la pratique est plus courante).
  • Le racket scolaire, de rue ou organisé sur les commerçants et les entreprises: extorsion de fonds sous la menace. Par intimidation ou menaces de violences elle débouche parfois sur des violences physiques ou des atteintes aux biens.

Les violences sexuelles : une atteinte grave à l’intégrité des victimes.

En France, plus de 160 000 personnes déclarent chaque année avoir été victimes de violences sexuelles, environ 94 % sont des femmes. Entre 2015 et 2022, le nombre de faits enregistrés par la police et la gendarmerie a plus que doublé, passant de 52,2 à 132,4 faits pour 100 000 habitants. Ces données, issues du ministère de l’Intérieur, traduisent à la fois une explosion des agressions et une libération progressive de la parole. Mais elles ne reflètent encore qu’une partie de la réalité : selon certaines estimations, seule une victime sur dix porte plainte.

Les violences sexuelles représentent l’une des formes les plus traumatisantes de l’insécurité. Qu’elles soient commises dans l’espace public, au sein de la sphère familiale ou dans des cadres professionnels, elles ont des conséquences profondes, durables et souvent silencieuses sur les victimes. Elles recouvrent une diversité d’actes, tous gravement attentatoires à l’intégrité physique et psychique.

Typologie des violences sexuelles

  • Les agressions sexuelles : attouchements, baisers forcés, caresses imposées, avec ou sans violence physique. Elles peuvent survenir dans la rue, dans les transports, lors de fêtes, dans les lieux de travail ou dans des cercles plus intimes.
  • Le viol : acte sexuel de pénétration ou acte bucco-génital imposé par la force, la contrainte, la surprise ou la menace. Le viol peut être commis par un inconnu mais aussi, très fréquemment, par une connaissance, un collègue, un conjoint, voire un membre de la famille.
  • Les tentatives de viol actes d’agression interrompus ou non aboutis mais caractérisés par une intention claire d’imposer un acte sexuel de pénétration ou bucco-génital.
  • Le harcèlement sexuel : remarques insistantes, gestes déplacés, propositions ou pressions répétées à connotation sexuelle, souvent dans des contextes de domination hiérarchique ou de rapport de force (travail, études, logement…).
  • L’exhibition sexuelle imposée : l’agresseur montre ses parties intimes en public ou à une personne sans son consentement, souvent dans le but de choquer, intimider ou humilier.
  • Le voyeurisme : observation clandestine d’une personne nue, en train de se changer ou dans un contexte intime, sans son accord.

Les agressions gratuites et violences urbaines

Certaines agressions ne visent pas un but matériel mais relèvent d’une logique de violence pure, de conflit ou d’humiliation :

  • Les rixes et bagarres de rue : altercations entre individus ou groupes, parfois sous l’effet de l’alcool ou de la drogue.
  • Les agressions à caractère gratuit : coups portés sans raison apparente, désormais souvent filmés et diffusés sur les réseaux sociaux (exemple des « happy slapping »).
  • Les violences dans les transports : altercations dans les bus, métros, RER, souvent entre usagers ou avec des bandes organisées.
  • Les violences scolaires : harcèlement et violences physiques entre élèves, parfois accompagné de cyberharcèlement.
  • Les attaques de déséquilibrés : agressions perpétrées par des individus souffrant de troubles psychiatriques, parfois sans mobile apparent, dans l’espace public ou au sein des services publics. A noter qu’un phénomène hybride semble être en nette recrudescence, à savoir les attaques à motif terroriste (motivations politiques ou religieuses) perpétrées par des individus à profil psychiatrique.
  • Les balles perdues liées aux fusillades : victimes collatérales d’affrontements armés entre bandes rivales ou lors d’opérations criminelles impliquant l’usage d’armes à feu dans des zones urbaines. Les règlements de compte liés au trafic de stupéfiants ont notamment impacté des vies innocentes ces dernières années en faisant plusieurs victimes collatérales.
  • Les émeutes ou mouvements sociaux qui dégénèrent : la France est désormais régulièrement le théâtre de ce type d’insécurité ou la violence est protéiforme, passages à tabacs aléatoires, pillages, incendies volontaires, intrusions au domicile, agressions sexuelles de groupe,… peuvent se surajouter à la violence « sociale » en plus des classiques dégradation du mobilier urbain et affrontements avec les forces de l’ordre.

Les agressions ciblées : motivations idéologiques ou discriminatoires

Certaines agressions sont motivées par la haine ou une idéologie :

  • Les agressions racistes, sexistes ou homophobes : violences ciblées contre des personnes en raison de leur origine, de leur sexe ou de leur orientation sexuelle.
  • Les violences conjugales et intrafamiliales : agressions au sein du couple ou de la famille, avec des répercussions psychologiques profondes.
  • Les violences contre les représentants de l’autorité : attaques contre policiers, pompiers, soignants ou enseignants, souvent dans des contextes de tension sociale.
  • Les agressions et attaques terroristes ou idéologiques : actes de violence motivés par des revendications politiques, religieuses ou extrémistes.

Les enlèvements, séquestrations et kidnappings

Cette catégorie regroupe les actes où une personne est retenue contre son gré, souvent dans un but criminel ou de coercition :

  • Les enlèvements à des fins criminelles : capture d’une personne pour exiger une rançon ou l’utiliser dans un trafic (proxénétisme, esclavage moderne).
  • Les séquestrations dans un contexte de vol : situation où la victime est enfermée chez elle ou dans un autre lieu pour éviter qu’elle ne donne l’alerte pendant un cambriolage ou un home-jacking.
  • Les rapts parentaux : enlèvement d’un enfant par l’un de ses parents dans un contexte de conflit familial ou de séparation, parfois en partance pour l’étranger.
  • Les enlèvements à des fins terroristes ou idéologiques : prise d’otages ou enlèvement pour des revendications politiques ou religieuses.
  • Les enlèvements de pervers. Actes de déséquilibrés sexuels ou de pédocriminels ils peuvent toucher les adultes (plus souvent des jeunes femmes) comme les enfants.

Les atteintes aux biens : une menace omniprésente

Si les agressions physiques touchent directement les individus, les atteintes aux biens, elles, s’attaquent à leur patrimoine. Cambriolages, vols, escroqueries ou destructions volontaires : ces infractions impactent le quotidien des citoyens et peuvent engendrer des préjudices matériels, mais aussi un fort sentiment d’insécurité.

Les cambriolages et intrusions

  • Les cambriolages résidentiels : effractions de logements, souvent en l’absence des occupants, la plupart ciblées sur des biens de valeur (argent, bijoux, matériel électronique).
  • Les home-jackings : vols commis avec la présence des habitants, sous la menace ou la contrainte.
  • Les intrusions illégales : squats, violations de domicile ou tentatives de repérage sous prétexte de démarchage.

Les vols et escroqueries financières

  • Le vol à la tire : subtilisation d’objets dans les poches ou sacs des passants, notamment dans les transports en commun, phénomène des pickpockets.
  • Le vol de véhicule : Phénomène toujours aussi massif en France, il touche majoritairement les grandes métropoles et leurs environs , désormais dans une majorité des cas en mouse-jacking (le véhicule est dérobé grâce à la technologie et l’électronique).
  • Le vol à la roulotte : vol d’objets laissés à l’intérieur d’un véhicule. Avec variante le vol à l’italienne (les voleurs crèvent un pneu de l’automobiliste pour lui dérober ses effets lorsqu’il répare).
  • Les arnaques aux faux agents : individus se faisant passer pour des policiers, agents EDF ou plombiers,… pour entrer dans les domiciles et dérober des biens.
  • Les escroqueries : fausses associations, ventes forcées, investissements bidons… Elles sont innombrables et feront l’objet d’ articles dédiés.

Les destructions volontaires

  • Les incendies criminels : mise à feu volontaire de biens privés ou publics.
  • Les actes de vandalisme : dégradations intentionnelles (tags, casse de vitrines, détérioration de véhicules).
  • Les sabotages : destruction ciblée d’infrastructures dans un but de nuisance ou de chantage.

Les cyber-menaces et escroqueries numériques : l’insécurité à portée de clic

Dans un monde hyperconnecté, le danger ne se manifeste plus seulement dans la rue ou au pas de sa porte. Il surgit aussi derrière un écran, dans l’intimité de nos appareils numériques. Les cyber-menaces représentent une forme d’insécurité insidieuse, d’autant plus redoutable qu’elle agit sans contact direct, souvent à notre insu.

Les escroqueries numériques ciblant les particuliers

De nombreuses techniques d’arnaques visent à soutirer de l’argent, des données ou des accès :

  • Le phishing (ou hameçonnage) : faux e-mails ou SMS imitant des organismes officiels (banques, impôts, opérateurs), visant à soutirer identifiants ou coordonnées bancaires.
  • Les faux sites marchands : plateformes frauduleuses proposant des produits attractifs, mais ne livrant rien ou subtilisant les informations bancaires.
  • Les arnaques sentimentales ou sociales : manipulation émotionnelle via des réseaux sociaux ou sites de rencontre, aboutissant à des demandes d’argent.
  • Le chantage à la webcam : piratage ou usurpation d’identité suivi d’une menace de diffusion de contenus personnels contre rançon.

Les atteintes aux données personnelles

  • Le vol ou la revente d’informations sensibles : adresses, mots de passe, coordonnées bancaires.
  • Les piratages de comptes : intrusion dans une messagerie, un espace bancaire ou une plateforme sociale, parfois avec des conséquences lourdes (fraudes, usurpation).
  • L’usurpation d’identité : utilisée pour contracter des crédits, détourner des prestations sociales ou commettre d’autres délits.
  • La captation ou diffusion d’images sexuelles sans consentement : phénomène en forte hausse avec les smartphones et les réseaux sociaux, cette violence numérique peut être dévastatrice.

Les attaques techniques

  • Les rançongiciels (ransomwares) : programmes malveillants qui bloquent l’accès à un appareil ou à des données jusqu’au paiement d’une rançon.
  • Les malwares et spywares : logiciels espions installés à l’insu de l’utilisateur pour surveiller son activité ou détourner ses ressources.
  • Les attaques par déni de service (DDoS) : souvent dirigées contre des entreprises ou institutions, mais dont les conséquences peuvent affecter indirectement les particuliers (rupture d’accès à certains services).

Les atteintes à l’intégrité psychologique et symbolique : l’insécurité invisible

Si certaines violences laissent des marques visibles, d’autres opèrent en silence, sapant l’équilibre psychologique, la dignité ou le sentiment d’appartenance. Plus insidieuse cette insécurité peut néanmoins déstabiliser voir blesser.

Le harcèlement et les violences psychologiques

  • Harcèlement de rue : insultes, remarques intrusives, sifflements, filatures ou gestes déplacés, en particulier envers les femmes, qui altèrent la liberté de mouvement et d’occupation de l’espace public.
  • Harcèlement au travail ou à l’école : humiliations, pressions, mises à l’écart ou menaces répétées dans un cadre professionnel ou scolaire, pouvant entraîner des troubles anxieux, voire des dépressions.
  • Harcèlement en ligne : insultes, doxxing, campagnes de dénigrement ou d’intimidation sur les réseaux sociaux.

Les violences symboliques ou identitaires

  • Discriminations : refus d’embauche, blagues malvenues, inégalités d’accès à certains services.
  • Actes de profanation ou de vandalisme ciblé : dégradations de lieux de culte, cimetières, symboles religieux ou mémoriels.

Conclusion

La multiplicité des types de dangers est si variée qu’il est probablement impossible de s’attendre et se préparer à tout, néanmoins connaître les grandes typologies de risques en matière de sécurité et le mode opératoire habituel des auteurs de ses atteintes permettra au citoyen attentif et vigilant d’anticiper une grande partie de ces risques et donc dans une certaine mesure de s’en prémunir considérablement.

S’informer un minimum , faire une veille légère de l’actualité et se documenter représente un avantage considérable même si cela demande un certain effort.

Nous entendons faire en partie ce travail pour vous et vous accompagner toutefois cela ne remplacera pas votre propre implication individuelle.

« Le prix de la liberté c’est la vigilance éternelle.” Thomas Jefferson.

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