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Prévention pour la sécurité du citoyen, Grands principes généraux.

Comprendre les facteurs aggravants : zones à risque, horaires, comportements à éviter

La connaissance du danger est une première ligne de défense. En identifiant les facteurs qui augmentent la probabilité d’être confronté à une situation d’insécurité, chacun peut ajuster ses habitudes pour réduire son exposition. Cela ne relève pas de la peur, mais de la prudence éclairée.

Les zones à risque

Certaines zones présentent un niveau de danger plus élevé que d’autres, en particulier à certaines heures ou dans certains contextes :

  • Transports en commun bondés : métro, bus, RER aux heures de pointe ou de moindre affluence (vols à la tire, agressions furtives).
  • Gares, parkings souterrains, stations-service isolées : lieux de passage souvent peu surveillés, propices aux vols ou aux agressions express.
  • Quartiers sensibles ou peu éclairés : certains secteurs urbains connaissent une recrudescence d’incivilités, de pressions locales ou de violence de rue.
  • Secteurs festifs ou touristiques : bars, boîtes, plages ou zones touristiques où la vigilance baisse naturellement (pickpockets, agressions alcoolisées, spiking).
  • Zones rurales ou de campagne mal couvertes : moins exposées à la petite délinquance, mais parfois ciblées pour les cambriolages ou les escroqueries de proximité.

Comprendre la diffusion horaires des atteintes

Le risque peut aussi se concentrer dans des plages horaires spécifiques :

  • Tôt le matin ou tard dans la soirée (4h–6h / 22h–1h) : plages horaires souvent hors surveillance active, où les rues sont désertées, favorisant les agression de rues.
  • Sorties de soirées ou d’événements festifs : moments où la vigilance est amoindrie (alcool, fatigue), propices aux agressions opportunistes.
  • Horaires creux en journée (le matin ou entre 14h et 16h) : créneaux utilisés pour des cambriolages, en semaine, lorsque les domiciles sont vides.
  • La Nuit profonde (minuit-4h) : Heures privilégiée des cambrioleurs qui savent que la majorité des gens honnêtes dorment.

Comportements à risque ou à éviter

Certains gestes, attitudes ou routines exposent plus que d’autres. Les corriger peut suffire à éviter bien des problèmes :

  • Téléphone ou écouteurs visibles en marchant : perte d’attention, distraction, isolement sensoriel — idéal pour un voleur ou un agresseur.
  • Objets de valeur ostensibles : bijoux, sac à main de luxe, montre, portable dernier cri attirent les convoitises.
  • Itinéraires répétitifs et prévisibles : rentrer tous les jours par le même chemin à la même heure peut faciliter une tentative de repérage.
  • Incapacité à dire non ou à ignorer une sollicitation intrusive : savoir poser une limite verbale ou physique est une forme de protection.
  • Manque de lecture de l’environnement : ne pas repérer les zones sans échappatoire, ne pas faire attention aux regards ou attitudes suspectes. Les personnes ahuries ou peu concentrées font des proies faciles pour les prédateurs qui savent repérer les signes d’un manque de vigilance.

Principes généraux de prévention

Adapter ses comportements dans l’espace public

La rue est un espace de liberté, mais aussi de vulnérabilité. Adopter les bons comportements dans l’espace public, c’est s’armer d’intelligence stratégique, d’anticipation, et d’un sens aiguisé de sa propre sécurité. Il ne s’agit pas de vivre dans la peur, mais de réapprendre à “lire le réel”, à se positionner en tant qu’acteur de sa propre protection.

La vigilance active : être présent et attentif à ce qui nous entoure

> c’est probablement le point le plus crucial entre tous !

Être pris par surprise c’est risquer d’être victime sans même avoir eu l’occasion d’opposer ne serait-ce que son intelligence. La clé de votre sécurité se situe en grande partie dans une bonne pratique de cette vigilance active, il s’agit de vous y entraîner activement.

  • Regarder autour de soi régulièrement : non de façon nerveuse ou ostentatoire, mais en balayant l’environnement comme le ferait un conducteur sur la route. Qui entre dans la rame du métro? Qui marche derrière vous depuis trop longtemps? Y a-t-il une échappatoire ?
  • Observer les détails : une personne avec une capuche en été qui garde la tête baissée, un scooter qui ralentit anormalement, une voiture stationnée moteur allumé avec deux occupant, que tient cet individu dans sa main dissimulée? Ces signaux, à première vue anodins, peuvent révéler des intentions suspectes.
  • Savoir interpréter une atmosphère : l’hostilité peut se sentir — un regard insistant, un silence anormal, une tension palpable. Si quelque chose « sonne faux », c’est souvent le signe précurseur de l’agression.

Exemple : si une personne descend à trois arrêts différents pour finalement remonter dans le même métro que vous, cela mérite votre attention.

Posture et langage corporel : paraître sûr de soi, même si on ne l’est pas

Le prédateur cherche la proie facile. La manière de se mouvoir dans l’espace peut suffire à faire la différence.

  • Posture droite, regard mobile : se tenir droit, marcher avec assurance, même quand on ne connaît pas parfaitement les lieux.
  • Limiter les signes extérieurs de distraction ou de confort : sacs à dos ouverts, sac à main pendant sur une seule épaule côté rue, téléphone tenu négligemment à bout de bras — ce sont autant d’invitations au passage à l’acte.
  • Tenue vestimentaire adaptée : éviter les talons hauts ou vêtements contraignants si on traverse des zones à risque. Privilégier une tenue dans laquelle on peut marcher vite, courir, se mouvoir sans difficulté.

Exemple : dans une rue vide, si vous sentez une présence derrière vous, traversez pour passer de l’autre côté, ou arrêtez-vous devant une vitrine comme pour regarder un affichage. L’effet miroir permet de voir derrière soi discrètement.

Éviter les routines prévisibles

  • Changer d’itinéraire régulièrement, même de façon partielle : varier ses trajets domicile-travail ou ses horaires de sortie permet de briser la possibilité d’un repérage malintentionné.
  • Désynchroniser ses habitudes : ne pas toujours rentrer à la même heure, ou garer sa voiture au même endroit.
  • Refuser les automatismes : par exemple, ne pas sortir son téléphone à un endroit précis tous les jours, ou ne pas attendre son bus toujours au même coin sombre.

Exemple : pour une personne ciblée par un harcèlement ou un vol de sac, le fait de répéter ses parcours est souvent ce qui permet l’attaque.

Gérer l’imprévu : avoir des stratégies de repli simples

  • Identifier les lieux-refuges en cas d’urgence : une boulangerie, un hôtel, une pharmacie ou même une laverie occupée peuvent être des espaces de transition où se mettre à l’abri.
  • Identifier : les issues de secours et échappatoires.
  • Pré-enregistrer : les numéros d’urgence ou les contacts utiles

Exemple : si vous devez traverser un tunnel piéton ou une ruelle étroite dans une zone réputée dangereuse ou qui vous fait douter accompagnez-vous d’une autre personne si possible. Sinon, rebroussez chemin.

Savoir dire non, couper court, affirmer ses limites

  • Refuser de répondre à des questions intrusives ou suspectes : “Vous avez l’heure ?”, “T’as pas une clope ?” sont parfois des approches pour tester votre vulnérabilité.
  • Maîtriser un “non” ferme et sobre : sans agressivité inutile, mais sans justification, et avec une posture assurée.
  • Fuir sans honte : face à une situation inconfortable, il est légitime de partir, de changer de place, ou même d’interpeller quelqu’un dans la rue pour demander de l’aide.

Exemple : Pierre ne répond pas au groupe de jeunes agressifs qui lui réclament des cigarettes sans pour autant montrer ses craintes et continue son chemin d’un pas assuré.

Sécuriser ses déplacements — à pied, en voiture, en transports en commun

Les déplacements du quotidien sont souvent réalisés machinalement. Or, c’est précisément cette routine qui rend vulnérable. Que l’on soit piéton, conducteur ou simple passager, chaque mode de transport présente ses propres failles. Savoir les identifier et intégrer des réflexes simples mais efficaces peut faire toute la différence entre une situation maîtrisée et une agression surprise totalement subie.

À pied : faire de la rue un terrain maîtrisé.

L’itinéraire : privilégier la sécurité au raccourci

  • Éviter les ruelles étroites, mal éclairées ou peu fréquentées, même si elles permettent de gagner quelques minutes. De nuit, mieux vaut un détour par un boulevard passant qu’une traversée rapide par une contre-allée déserte.
  • Repérer les zones potentiellement risquées : chantiers abandonnés, parkings souterrains, tunnels piétons, boisements urbains (squares et parcs).

Exemple : rentrer par le passage souterrain de la gare à 23h, seul et casque audio vissé sur les oreilles, est une prise de risque évitable. Mieux vaut un trottoir exposé, mais éclairé et vivant.

Positionnement corporel et tenue d’objet

  • Tenir ses objets côté mur, et non côté chaussée : les vols à l’arraché à scooter ou en voiture fonctionnent sur cette faille.
  • Sac à dos bien fermé, porté sur les deux épaules ou ramené devant soi en zone sensible.
  • Téléphone rangé, sauf en cas de nécessité immédiate. Éviter de marcher les yeux rivés sur l’écran, notamment à l’approche des intersections ou des arrêts de transport.

Exemple : vous êtes sur une place déserte à la tombée de la nuit, un deux-roues tourne au ralenti et vous avez votre téléphone en main ? Rangez-le immédiatement et adoptez une marche rapide vers un point de sortie (bar, station de métro, groupe de personnes).

Lire les signes autour de soi

  • Reconnaître une filature discrète : une silhouette qui reste à distance régulière, qui ralentit ou accélère selon vous.
  • Identifier les personnes “en repérage” : groupe d’individus en retrait, faux mendiants observateurs, individus encapuchonnés, immobiles dans un coin de rue.

Exemple : une jeune femme remarque qu’un homme la suit sur trois pâtés de maison. Elle entre dans une supérette, fait semblant de consulter les rayons. L’homme reste dehors, puis entre sans acheter. Elle alerte le personnel et appelle un proche. L’homme s’éloigne conscient que sa « chance » est passée.

En voiture, le véhicule une protection autant qu’un objet de convoitise.

En conduite urbaine, zone à risques.

  • Verrouiller ses portières dès l’entrée dans le véhicule.
  • Éviter de rester stationné moteur tournant, vitre ouverte, portable à la main. C’est une invitation directe pour un vol express ou une agression.
  • Rester alerte aux feux rouges ou dans les embouteillages : garder une bonne distance avec le véhicule devant pour pouvoir manœuvrer si nécessaire et vous extraire.

Exemple : en Île-de-France, des voleurs à la portière profitent des bouchons pour ouvrir les voitures à l’arrêt. Une main entre, l’assaillant attrape un sac posé sur le siège passager, et disparaît sur un deux-roues.

Stationnement et zones de retrait

  • Toujours inspecter visuellement son environnement avant de sortir : regarder dans les rétroviseurs, vérifier les angles morts autour du véhicule.
  • Garez vous le plus souvent possible dans le sens de la marche avant pour un gain de temps et de facilité de manœuvre en cas de nécessité de fuite rapide.
  • Éviter les parkings souterrains isolés ou mal éclairés. Dans ces cas, privilégier un accompagnement ou un stationnement en surface, quitte à marcher un peu.
  • Sortir les clés à l’approche de la voiture, non pas une fois devant. Cela évite de fouiller en pleine rue et de donner à l’agresseur du temps d’action.
  • Notez votre emplacement précis et sachez le d’avance, le temps que vous passez à chercher votre véhicule est du temps d’action en plus pour d’éventuels agresseurs.
  • Utiliser les moyens techniques du véhicule comme autant de stratagèmes défensifs, portières verrouillables et dé-verrouillables à distance, alarme sonore, possibilité de fuir facilement grâce à la puissance du moteur, kit main libre pour appeler des secours…

Exemple : après un cinéma en soirée, une femme se rend seule à sa voiture dans un parking à trois niveaux. L’étage est vide. Alertée par un bruit suspect elle déclenche son alarme personnelle en entrant, ce qui produit un son dissuasif. Elle part immédiatement sans s’attarder.

En transports en commun : réduire la marge d’exposition

En station ou arrêt

  • Se tenir dans les zones éclairées et près des sorties.
  • Éviter le fond du quai, les escaliers désertés ou les coins mal visibles.
  • Monter dans les rames les plus occupées, même si cela implique d’attendre une minute de plus.

Exemple : à un arrêt de tram désert, une jeune fille attend seule à l’écart. Un homme suspect l’approche sous prétexte de demander l’heure. Elle se déplace immédiatement près d’un couple plus loin sur le quai.

Dans le véhicule

  • Choisir un emplacement stratégique : proche du conducteur, du signal d’urgence, ou dans une rame passante.
  • Rester attentif aux comportements des autres passagers : groupe bruyant, individu désinhibé, signes de harcèlement ou tension.
  • Intervenir ou changer de place en cas de malaise : la fuite ou l’appel à l’aide sont des choix légitimes.

Exemple : un homme ivre commence à importuner une passagère dans un bus de nuit. Elle signale au conducteur, puis change de place vers un groupe d’étudiants.

Sortie de transport

  • Anticiper la sortie : sortir par les portes les plus proches de lieux fréquentés ou éclairés.
  • Éviter de suivre ou d’être suivi sur le chemin de retour : si vous sentez une présence derrière vous, changez brusquement de direction ou entrez dans un commerce ouvert.
  • Préparer à l’avance les clés, la carte de transport, etc., pour ne pas rester immobilisé dans une zone de vulnérabilité.



Cas particuliers : déplacements nocturnes et retours sensibles

  • Privilégier les trajets accompagnés dès que possible, surtout en cas de retour de soirée.
  • Utiliser un service VTC vérifié, avec localisation partagée (Uber, Bolt…) et vérifier la plaque avant de monter.
  • Envoyer un message à un proche avec l’heure estimée d’arrivée ou activer le partage de position.
  • Adopter une marche assurée, même en étant fatigué, pour limiter les signaux de vulnérabilité.

Exemple : en sortie de boîte, un jeune homme marche seul dans une ruelle pour rejoindre un arrêt de bus. Il remarque une voiture qui ralentit. Il entre immédiatement dans un hôtel encore ouvert, prétexte vouloir attendre un ami, et appelle un VTC depuis l’intérieur.

Sécuriser son domicile et ses accès

Le domicile est souvent perçu comme une zone de repli, un espace sanctuarisé. Pourtant, il constitue une cible privilégiée pour des intrusions, cambriolages, voire des agressions à domicile. Sécuriser efficacement son logement repose sur un mélange d’équipements adaptés, de réflexes simples et d’une certaine culture de la vigilance.

> UNE BONNE ROUTINE DE VÉRIFICATION DES ÉLÉMENTS DE SÉCURITÉ DU DOMICILE EST UN ATOUT MAJEUR, CE QUE VOUS FEREZ PAR AUTOMATISME NE RISQUE PAS D’ÊTRE OUBLIÉ.

Renforcer les points d’entrée

La porte d’entrée : première ligne de défense

  • Porte blindée ou au minimum consolidée avec cornières anti-pinces et serrure multipoints (norme A2P si possible).
  • Judas optique ou œilleton numérique pour identifier les visiteurs sans ouvrir.
  • Entrebâilleur solide pour interagir en sécurité sans déverrouiller complètement.
  • Changement systématique des serrures en cas de déménagement ou de perte de clés.
  • Détecteur d’ouverture relié à une centrale.

Exemple : un cambrioleur chevronné met moins de 15 secondes à fracturer une serrure simple. Une serrure 3 points correctement posée lui impose un risque de bruit, de perte de temps.

Fenêtres et issues secondaires

  • Verrouillage systématique, même à l’étage : beaucoup d’intrusions se font par escalade (balcon, gouttière, toit).
  • Barres de sécurité ou vitres anti-effraction si le logement est en rez-de-chaussée ou exposé.
  • Détecteurs d’ouverture ou alarme locale sur les fenêtres et portes secondaires.

Exemple : lors d’un cambriolage en pleine journée, les voleurs sont passés par une fenêtre de cuisine entrouverte. Une simple butée ou verrou de sécurité aurait pu les dissuader ou les ralentir.

Maîtriser les accès extérieurs

Portails, portes de garage, caves, accès de service

  • Systèmes de verrouillage renforcés, à double point ou cadenassés.
  • Éclairage à détection de mouvement pour dissuader les rôdeurs nocturnes.
  • Caméras factices (ou réelles) bien visibles pour effet dissuasif.

Exemple : dans certaines résidences, les intrus passent par les sous-sols pour éviter les entrées principales. Verrouiller les portes de cave et les issues communes est un réflexe trop souvent négligé.

Interphone, visiophone, ouverture à distance

  • Ne jamais ouvrir à un inconnu sans vérification, même s’il prétend être livreur ou technicien.
  • Systèmes connectés permettant de répondre à distance via smartphone en cas d’absence.

Exemple : des voleurs se font passer pour des agents de gaz pour obtenir l’ouverture d’un immeuble. Une simple vérification d’identité ou un refus d’accès sans rendez-vous aurait suffi à les bloquer.

Simuler une présence

Les voleurs ciblent avant tout les logements inoccupés. Un appartement qui “vit” est un obstacle.

  • Lampes programmables ou connectées, allumées le soir à heures variables.
  • Télévision ou radio allumée quelques heures par jour, simulant une présence auditive.
  • Faire vivre (même de manière factice) le logement par une connaissance, si possible, permet de réduire le risque de repérage, linge tendu, boîte aux lettres vidée régulièrement, volets ouverts la journée…

Exemple : en période estivale, les cambrioleurs repèrent les maisons closes depuis plusieurs jours (courrier accumulé, volets fermés en permanence, silence total). Une coordination avec un voisin de confiance permet de briser ce signal.

En cas d’intrusion, avant la légitime défense.

Même avec toutes les précautions, un cambriolage ou une intrusion peut survenir. Se préparer mentalement à cette éventualité peut sauver des vies.

  • Éviter de confronter l’intrus, surtout s’il est armé ou semble déséquilibré.
  • Se réfugier dans une pièce verrouillable si possible, avec un téléphone à portée.
  • Appeler discrètement les secours (17 ou 112), sans paniquer ni crier et en transmettant les bonnes informations.
  • Connaître les lieux de sortie ou d’évasion : une fenêtre de cour, un balcon reliant deux appartements, etc.

Exemple : un couple surpris par un cambriolage de nuit se réfugie dans la chambre, verrouille la porte, appelle la police et déclenche l’alarme depuis l’application mobile. Les intrus prennent la fuite avant l’arrivée des forces de l’ordre.

Utiliser la technologie à bon escient (applications, objets connectés, systèmes d’alerte)

Dans un contexte où l’insécurité peut surgir de façon imprévisible, la technologie peut devenir un véritable levier de protection, à condition d’être utilisée avec discernement. Entre gadgets inutiles et solutions réellement efficaces, voici ce qu’un citoyen peut intégrer dans son quotidien pour améliorer sa sécurité personnelle et celle de ses proches.

Utiliser les réseaux sociaux et appli à bon escient.

  • Se localiser régulièrement avec ses proches ou amis
  • Déclencheur d’alerte vocal ou gestuel dans certaines applis.
  • Applications de géolocalisation des enfants.

Objets connectés pour la sécurité du domicile

Systèmes d’alarme intelligents

  • Alarmes connectées avec détection de mouvement, ouverture, bruit, pilotables depuis smartphone.
  • Sirènes dissuasives, lumières stroboscopiques ou alertes à distance.
  • Possibilité d’associer les alertes à des caméras, volets roulants, ou notifications automatiques à un voisin.

Exemple : une famille reçoit une notification en vacances : la porte d’entrée a été ouverte. L’alarme retentit et les caméras se déclenchent. Les cambrioleurs prennent la fuite avant d’entrer.

Caméras de surveillance et sonnettes vidéo

  • Caméras IP intérieures/extérieures, enregistrement automatique sur cloud ou carte SD.
  • Sonnettes avec caméra intégrée, permettant de répondre à distance à un visiteur, ou de dissuader un inconnu qui rôde.

Exemple : un individu tente de forcer la serrure d’un appartement. La caméra frontale le filme en direct et la propriétaire, via son smartphone, lui parle pour lui signifier qu’il est filmé et que la police est prévenue.

Limites et précautions

  • Ces technologies sont utiles, mais ne remplacent jamais une vigilance active ou des comportements adaptés.
  • Il faut éviter de surcharger son système ou dépendre uniquement de solutions connectées (pannes, perte de batterie, réseau défaillant).
  • Toujours tester les dispositifs à l’avance, s’assurer qu’ils fonctionnent bien en conditions réelles, et que les proches savent quoi faire si une alerte leur parvient.

Exemple : un couple installe une alarme connectée, mais oublie de la configurer correctement. Lors d’une intrusion, l’alerte ne parvient pas à leur téléphone. Un test préalable aurait permis d’éviter ce dysfonctionnement.

S’informer, se former, transmettre : la sécurité comme culture partagée.

La prévention des risques ne s’improvise pas : c’est un savoir, une posture, une culture à cultiver dans la durée. Il ne s’agit pas de vivre dans la peur, mais d’ancrer la sécurité dans le quotidien comme on apprend à traverser la rue ou à faire face à un incendie. S’informer, se former, et transmettre ces gestes élémentaires est un acte citoyen autant qu’un réflexe de survie.

Se tenir informé des réalités locales et des risques spécifiques

  • Consulter régulièrement les bulletins de sécurité locaux, les groupes de voisinage (type « Voisins Vigilants », applications de sécurité), ou les alertes préfectorales.
  • Prendre connaissance des typologies d’agressions fréquentes dans son secteur (vols à la portière, agressions nocturnes, pickpockets dans les transports…).
  • Être attentif aux signaux faibles : hausse des incivilités, tags codés sur les murs ou boîtes aux lettres, démarchages étranges.
  • Être à l’écoute du voisinage qui a pu voire ce qui vous aura échappé, à l’inverse communiquer vos informations même si elles vous paraissent bénignes.

Exemple : un quartier résidentiel constate une recrudescence de cambriolages l’après-midi. Les habitants se concertent et décident d’alerter entre voisins.

Se former aux bons réflexes, seul ou en groupe

  • Participer à des ateliers de sensibilisation ou de formation à la sécurité (organisés par des mairies, associations, forces de l’ordre).
  • Se former aux premiers secours, geste citoyen encore trop peu répandu dans notre société.
  • Suivre une formation de base en self-défense, pour apprendre les grands principes, à chuter, à se défendre sans escalade (les stages et formations courtes ne vous apprennent pas à vous battre, cela participe de la sensibilisation).
  • Pour les parents : apprendre à sensibiliser ses enfants sans les angoisser, à éviter les zones risquées, reconnaître une situation anormale, dire non, etc.
  • Pratiquer un sport : notamment un sport de combat et/ou athlétique, vous rendra plus alerte et apte à réagir .

Créer une culture de la vigilance partagée

  • Parler de ces sujets dans son entourage, sans paranoïa mais avec pragmatisme : « Qu’est-ce qu’on ferait si… », « Où irais-tu en cas de souci ? », « À qui tu peux te confier ? »
  • Encourager les plus jeunes ou les plus vulnérables à poser des questions, exprimer leur ressenti, sans tabou.
  • Adapter son discours de prévention en fonction des personnes (les enfants et les personnes âgées ne sont pas forcément susceptibles d’être victimes des mêmes atteintes).
  • Partager ses connaissances, ses outils, ses alertes, notamment avec les personnes isolées ou fragiles (personnes âgées, étudiants étrangers, enfants…).

Exemple : un adolescent apprend à sa grand-mère à activer le mode « appel d’urgence » sur son téléphone. Ce simple geste lui sauvera peut-être la vie un jour.

Sécurité et dignité : sortir de la honte et du silence

  • Beaucoup de victimes d’agressions ou de harcèlement n’osent pas parler, par peur d’être jugées ou de ne pas être prises au sérieux.
  • Briser l’isolement, créer des cercles de confiance (famille, amis, communauté locale) dans lesquels chacun peut exprimer ses peurs, ses expériences, ses doutes.

Exemple : un homme victime d’une agression verbale homophobe ose en parler lors d’une réunion associative. Cela libère la parole de plusieurs participants, et débouche sur une action de sensibilisation locale.

Conclusion

Face à une insécurité protéiforme, diffuse, parfois imprévisible, il devient essentiel que chaque citoyen retrouve une forme de souveraineté personnelle sur sa sécurité. Cela ne signifie pas céder à la peur ou s’enfermer dans la méfiance, mais au contraire développer une vigilance lucide, des réflexes adaptés, une capacité à anticiper plutôt qu’à subir. La sécurité n’est pas qu’un enjeu collectif délégué à l’État ou aux forces de l’ordre — elle est aussi une compétence individuelle, une culture à entretenir, un filet protecteur que chacun peut contribuer à tisser autour de soi. S’informer, s’équiper, s’entraîner, transmettre : tels sont les piliers d’une citoyenneté responsable face aux risques d’aujourd’hui.

Celui qui ne souhaite pas s’impliquer par peur ou manque de volonté s’expose aux pires conséquences.

Oser se préparer, c’est déjà commencer à se protéger. Un citoyen mieux préparé est un citoyen plus libre car il se préserve au moins en partie de la tyrannie de l’aléa et de l’inquiétude.

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. » Sénèque.

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